L’initiative publique importante de la semaine est l’annonce faite par le Premier ministre, M. Manuel Valls, mercredi 4 novembre, des suites que le gouvernement entend donner au Rapport Combrexelle sur la réforme du droit du travail. Le chef de l’exécutif a promis que « l’ensemble du Code du travail » serait réécrit d’ici à 2018 et a privilégié trois orientations (chef d’entreprise.com). La première consiste à clarifier les trois niveaux de normes (droits fondamentaux, accords de branche et d’entreprise, règles en l’absence d’accord) et à détailler, à l’aide d’une Commission présidée par M. Robert Badinter, les principes fondamentaux qui auraient vocation à rester dans le domaine de la loi. La deuxième consiste à répondre aux attentes spécifiques des TPE-PME avec trois mesures : a) favoriser leur accès aux dispositions nécessitant la signature d’un accord de branche ; b) réduire, en les regroupant, les 700 branches existantes à 400 en 2016 puis 200 ou 100 à terme ; c) leur offrir une palette de services d’aides pour répondre à leurs besoins concrets. Enfin, le gouvernement entend favoriser le dialogue social en facilitant l’accès à un accord collectif. Pour le député LR Bruno le Maire, interviewé par le même site, ces mesures ne vont clairement pas assez loin, essentiellement parce que l’exécutif ne prévoit pas de toucher au contrat de travail ni ne souhaite inverser la hiérarchie des normes. Le candidat à la primaire de la droite appelle les chefs d’entreprises à « se révolter ».
Du côté des financements, on apprend dans L’Agefi que le marché des EuroPP risque de faire moins de volume en 2015 qu’en 2014. Sur les dix premiers mois de l’année, les transactions se sont en effet élevées à 2 Mds EUR, soit 400 M EUR de mois qu’en 2014. S’il est vrai que les deux derniers mois de l’année sont traditionnellement fructueux, un record ne risque pas de s’établir d’ici à Noël. Ceci est du à la « descente du marché » vers les PME, qui est heureuse, mais qui a pour conséquence de diminuer les « tickets » et de placer les EuroPP en concurrence directe avec d’autres sources de financement (bancaire ou autres). On apprend dans le même titre que le fonds américain Blackstone développe son activité de prêts directs en Europe avec le « closing » d’un premier véhicule dédié au continent de 2,5 Mds EUR, dont 1 Md EUR a déjà été investi en prêts séniors PME-ETI pour des « tickets » de 150 à 400 M EUR. Les Échos rappellent de leur côté les vertus du « crowdfunding », en particulier en « equity », pour le financement d’entreprises environnementales. Le quotidien économique rappelle qu’au S1 2015, 5 M EUR ont déjà été investis et qu’une quinzaine de sites sont actuellement sur ce créneau. Toujours sur ce marché, L’Agefi informe que la plateforme « Lendix » défriche l’expansion internationale du « crowdlending » français en demandant un agrément pour exercer en Espagne, où le cadre fiscal et juridique sont, selon elle, bien adaptés.
Au titre des nouvelles diverses, Les Échos rapportent que, selon la Banque de France, les défaillances d’entreprises ont baissé à la fin du mois d’août de -0,6% sur douze mois. Ce mouvement concerne particulièrement les PME (-7,7%) et les ETI (-17,2%). Les valorisations des entreprises françaises moyennes non cotées sont en revanche en retrait par rapport à celles des autres pays européens, rapporte l’Agefi. D’après la Compagnie nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC), un échantillon de 50 PME de 15 à 50 M EUR de chiffre d’affaires serait, au S1 2015, valorisé en moyenne à 7,2 fois l’EBITDA (vs 7,4 au S1 2014) alors que cette moyenne atteindrait 8,2 fois l’EBITDA en Europe (vs 7,9 fois l’EBITDA au S1 2014). Loin de ces chiffres conjoncturels ardus, L’Express rapporte un sondage Opinion Way pour Agefa PME indiquant que 62% des patrons pensent que les jeunes ont une « mauvaise image » d’eux en France. Les dirigeants reconnaissent leur « apport en idées neuves » (70%) ainsi que « leur maîtrise du numérique » (61%) mais leur reprochent un « comportement rebelle » (58%) et un faible sens du sacrifice (52%). De façon plus réjouissante, les PME innovantes sont davantage confiantes dans la politique économique de l’exécutif, d’après Les Échos. Le tiers d’un échantillon de 500 PME innovantes interrogées par le Comité Richelieu et GAC Group trouve que le CICE et le Pacte de responsabilité « correspondent aux attentes de leur entreprise » (vs 14% en 2014). Le souci de stabilité et de simplification du gouvernement à leur endroit est vu d’un bon œil.
Olivier Marty
http://www.agefi.fr/articles/le-marche-des-euro-pp-continue-de-descendre-en-taille-1375105.html
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