Valéry Giscard d’Estaing se distingue à nouveau de la mêlée politique pour inverser un mouvement emprunt de déclin et de décadence. Avec « Europa : la dernière chance de l’Europe » (XO Éditions), l’ancien Président de la République propose de faire de la zone Euro une puissance économique capable de « rivaliser avec ses grands concurrents, de maintenir son emploi, et de représenter ses valeurs culturelles et sociales ». Cette ambition fournit aux peuples d’Europe, et singulièrement à la France, une rare occasion de s’approprier un projet politique à la fois simple et ambitieux sur les quinze prochaines années.
Sans projet mobilisateur, l’Europe risque de se disloquer
Car en l’absence de propositions concrètes et réalistes d’intégration « Europa » ouvre au contraire des perspectives : elle est la dénomination affective d’un sous-ensemble de douze pays de la zone Euro ayant des structures économiques et des systèmes administratifs et juridiques suffisamment fiables[3]. Elle vise à créer une Union monétaire, budgétaire, et fiscale dotée à terme d’un Trésor public et d’un mécanisme de solidarité financière. Ainsi sera garanti à une « société politique européenne authentique » un espace de travail, de production, d’investissement et de cohésion où les impôts, la monnaie et les équilibres budgétaires seront les mêmes, particulièrement pour les jeunes, auxquels la responsabilité de porter ce projet incombe. [1] La nécessité de tendre vers des objectifs réalistes explique que l’auteur renvoie à un stade ultérieur les projets d’approfondissement politique de la zone Euro actuelle. La méthode des « petits pas » chère à Jean Monnet a, par ailleurs, fait ses preuves à de nombreuses reprises par le passé. [2] 63% des Français se sentent en effet « citoyens de l’Union », un point de moins que la moyenne européenne et 16 points de moins que les Allemands. [3] Les douze pays membres d’Europa seraient les six pays fondateurs, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, la Pologne, l’Autriche et la Finlande.
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